Que ce soit en matière d’accès aux marchés publics, d’assurance-chômage pour les indépendant.e.s, de reconversion professionnelle pour les plus de 50 ans, de simplification administrative ou de facilitation de l’apprentissage, les défis économiques sont nombreux à Genève. Pour la liste Libertés et Justice sociale ces défis trouvent des réponses dans des projets concrets. Dans chaque circonstance, il est possible de créer de la marge de manœuvre et de la valeur ajoutée, à condition de revoir les processus et de les adapter en fonction du bénéficiaire final, que l’on parle de l’entrepreneur.e, de l’employé.e ou de l’apprenti.e.

Des marchés publics adaptés aux PME

Chaque année, l’État de Genève engage pour environ 2 milliards de commandes publiques. Pourtant, il n’existe aucune mesure quant au volume d’achats attribués aux entreprises genevoises. Afin de préserver l’économie locale, l’État devrait favoriser les entreprises locales dans l’attribution des marchés publics. Pour ce faire, les critères de durabilité devraient être une priorité. Par exemple en sélectionnant des entreprises genevoises qui engagent des ouvriers-ères, forment des apprenti.e.s et agissent ainsi concrètement à la préservation des métiers. De son côté, l’État répondrait également aux critères de durabilité en réduisant les distances d'entrepôt à entrepôt.

Un filet de sécurité pour les indépendant.e.s

Bien que cotisant à l’assurance-chômage, en cas de pépin, les indépendant.e.s ne bénéficient pas de l’assurance-chômage et sont peu protégés à Genève. Or, ils-elles prennent beaucoup de risque dans la création de valeur ajoutée, sont essentiels à la bonne santé de l’économie genevoise et s’engagent concrètement dans la formation professionnelle. Un support adapté à leurs structures et répondant à leurs besoins permettrait de mieux les protéger. Grâce à une plateforme d’accueil et de conseils sur les 5 sites de la Fondation pour les terrains industriels (FTI), une fondation sous la responsabilité de l’État. Les indépendante.s pourraient solliciter des expert.e.s gratuitement, y travailler temporairement ou durablement, et rentrer en contact avec la clientèle, y compris via une interface numérique.

Un encouragement à la reconversion professionnelle

A Genève, 25% des personnes au bénéfice de l’assurance-chômage ont plus de 50 ans et la crise du Covid a encore allongé la durée du chômage pour cette classe d’âge. 

Le retour en emploi est particulièrement difficile en raison de la réticence de certains employeurs à payer la part de cotisation patronale plus élevée pour les plus de 50 ans.

Or aujourd’hui, plus personne n’est assuré de pouvoir conserver un job durant toute sa carrière professionnelle. Cette réalité est d’ailleurs intégrée par les jeunes dont beaucoup se définissent comme des slashers (personnes exerçant plusieurs métiers en même temps). Genève propose un chèque formation annuel limité à 750.- par an, mais qui ne couvre évidemment pas le coût d’une reconversion professionnelle, estimée à plusieurs milliers de francs. Afin d’éviter la casse sociale, il faut mettre en place une mesure visant non seulement à soutenir les 50+ en recherche d’emploi mais également à rendre possibles les reconversions professionnelles à tout âge de la vie, grâce à un fonds employabilité alimenté par le solde de la part employeur des prélèvements sur les salaires du fonds de l’accueil parascolaire qui n’est pas utilisé conformément au but initial, soit environ 15 millions par an. Géré de manière tripartite (employeurs, organisations syndicales et État), ce fonds ne coûterait pas un centime aux contribuables et inciterait les employeurs à soutenir la formation continue de leurs employés.

Des démarches administratives simplifiées

Créer une entreprise, c’est souvent le travail de toute une vie. C’est un engagement 7 jours sur 7 qui implique des sacrifices familiaux, financiers et personnels importants. C’est aussi prendre beaucoup de risques sans aucun filet de sécurité. Dans cette situation, être en attente d’un permis de travail, d’une autorisation, d’un préavis favorable pour faire avancer son projet, est extrêmement stressant au quotidien surtout avec les responsabilités qui sont celles des entrepreneur.e.s. Un permis qui n’arrive pas, des délais qui se rallongent peuvent être vécus avec découragement, voire comme une violence administrative difficile à gérer. Il en va de même quand un.e citoyen.ne dépose une demande pour obtenir un papier officiel ou est en attente d’une rente ou de prestations. Simplifier les démarches administrative rendrait la vie des citoyens et des entrepreneur.e.s moins stressante et serait un soutien concret de l’État au tissu économique et social genevois. Pour ce faire, le mouvement Libertés et Justice sociale propose une mesure de coordination au sein de l’Administration cantonale, basée sur la bonne foi du demandeur. Dans un délai maximum d’instruction d’un dossier, la demande serait considérée comme acceptée.

Un apprentissage facilité et revalorisé

Les dispositions légales et institutionnelles prises en Suisse concernant l’apprentissage sont de grande qualité et souvent vantée à l’étranger, en particulier la formation duale. Pourtant selon l’Office fédérale des statistiques, Genève à le taux de places de travail occupées par des personnes en apprentissage est le plus bas de Suisse, à 1,6%. Or, l’apprentissage demeure essentiel à la disponibilité d’une relève qualifié par les professionnels de la branche et à la préservation des métiers de l’artisanat. Les artisans et entrepreneur.e.s qui souhaitent engager et former des apprenti.e.s sont souvent découragés par le nombre de démarches qu’ils doivent entreprendre. De leur côté, les jeunes ont besoin d’un suivi afin de trouver une voie qui correspondent à leur envie. Le mouvement Libertés et Justice sociale propose un poste centralisé d’apprentissage pour regrouper l’inscription à la formation. Ainsi les entrepreneur.e.s n’auront plus à solliciter des entités différentes. Par ailleurs, afin de renforcer les liens intergénérationnels, le recours à des retraités serait sollicité pour augmenter le nombre de commissaires d’apprentissage chargés de surveiller et soutenir l’interaction entre l’apprenti.e et le patron sur le lieu de travail.

 

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