Une vision économique pour Genève
Économiquement Genève s’en sort bien comparé à ses voisins européens, mais sa croissance ne bénéficie pas à toute la population. Il y a des entreprises de qualité qui ont du poids sur les marchés extérieurs, mais il y a aussi des PME et des indépendant.e.s qui ont de plus en plus de mal à s’en sortir.
Aujourd’hui, une grande partie de la classe moyenne a peur de perdre son emploi, et - ce qui est nouveau - c’est que cela touche toutes les catégories professionnelles de l’employé.e au cadre, et des gens dès 40 ans. D’un côté on promet de baisser les impôts ; de l’autre on veut subventionner à tout va ; or, la majorité des gens ne veut pas d’une société de la charité ou des subventions, ce que les gens veulent s’est pouvoir travailler, car en Suisse le travail demeure le premier facteur d’intégration et de socialisation. Et la fiscalité ne fait pas tout. Genève a tendance à se reposer sur ses acquis et à penser que ce qui prévalait avant pourra continuer indéfiniment. Elle oublie qu’elle joue sur l’échiquier mondial et est en compétition avec d’autres villes européennes qui ont su prendre le train de l’innovation. A cet égard, l’accès au capital pour entreprendre est un frein énorme, qui touchent en premier lieu les femmes entrepreneures et les jeunes. Le nombre de jeunes entrepreneurs qui partent à l’étranger pour avoir accès aux capitaux est en ce sens significatif.
La réponse se trouve dans la capacité à investir et à innover, donc à créer de l’emploi en intégrant toutes les catégories de la population. Pour être compétitive, Genève doit s’ouvrir à tous les talents et créer des formations qui répondent aux besoins du marché et ouvrir la formation à tous les âges de la vie pour intégrer les 50 ans et plus sur le marché de l’emploi ; ce que nous défendons avec notre projet sur l’employabilité.
Genève a du retard sur les questions numériques, raison pour laquelle, il nous faut une école numérique qui s’ouvre non seulement aux jeunes mais aussi et avant tout aux personnes en formation continue pour acquérir des compétences généralistes dans le domaine et être à l’aise avec les données. Pour favoriser l’entreprenariat, il faut lever les contraintes administratives des PME. Beaucoup d’entrepreneur.e.s s’épuisent littéralement avec l’administration qu’ils perçoivent comme un frein aux déploiements de leurs activités, pour y remédier, nous proposons une accélération administrative basée sur le principe de la bonne foi et qui touche également le citoyen : dans un délai donné tout document officiel sera considéré comme délivré. Finalement, si on veut répondre aux grands enjeux, il faut stimuler l’économie en investissant massivement ; pour ce faire, nous préconisons un fonds pour l’innovation afin de soutenir les start-up genevoises dans toutes les phases de croissance.
Pierre Maudet, candidat au Conseil d’État |